La commune de Ronsenac (570 hab.) se distingue par la présence au bourg de l'ancien prieuré clunisien Saint-Jean-Baptiste, fondé début XIIe. Il en subsiste deux bâtiments et un pan de mur avec arcatures formant, avec l'église du même nom, un cloître. Protégées par l'occultation d'une baie, trois peintures murales remarquables du XIVe-XVe siècle ont été mises à jour (voir la notice du prieuré). L'église Saint-Jean-Baptiste ne conserve que quelques éléments de l'église prieurale. Elle a connu de fortes restaurations fin XIXe et conserve de cette époque de beaux vitraux.

On trouve au bourg la "fontaine légendaire", autrefois "grande fontaine". Elle n'est pas exactement la source du Ronsenac (affluent de la Lizonne), qui prend sa source en réalité un peu plus d'un kilomètre au nord-ouest, au Vieux Rainaud. Mais il est vrai que seule la fontaine est alimentée continument en eau. Dans le voisinage de Villebois-Lavalette, à l'écart de cours d'eau importants, une telle permanence de la ressource en eau était un avantage appréciable.

Au hameau de Chez-Vinaigre, sur la commune, se trouve un dolmen entouré de menhirs. La légende qui s'y attachait est la suivante: A la venue du Christ, les fées, dont le règne était fini, demandèrent une grâce au Seigneur avant de mourir. Dieu leur promit que leur dernier souhait serait accompli. — Nous désirons, dirent-elles , que nos dépouilles reposent sous des tombes de diamant. — Ainsi fut fait. Mais comme la cupidité humaine, alléchée par cette précieuse matière, venait profaner ces sépultures, Dieu changea les tombes de diamant en pierre; ce sont les menhirs et le dolmen (La Charente communale, A. Gauguié 1868). Près de Bernac, à 2.6 km au sud du bourg de Ronsenac, se trouve une autre pierre. Selon la tradition, elle tourne sur elle-même chaque fois que la cloche de midi du bourg s'y fait entendre, ce qui ne doit pas se produire souvent.